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Leadership et confiance en soi
La confiance en soi, mythe ou réalité ?

Paradoxe du leader et confiance en soi...

Je ne compte plus les clients qui, dès le premier contact, me parlent de leur manque de confiance en eux comme la source de tous leurs problèmes. Pour eux, la confiance en soi est la clé du succès, un graal à atteindre pour réussir dans la vie. Ainsi, le manque de confiance devient le bouc émissaire de tous leurs échecs et l’explication de l’écart entre leur réalité et leurs aspirations.
 
Ces moments précieux, plein d’authenticité à tous niveaux, sont vécus comme un secret presque honteux, bien caché derrière le masque du dirigeant ou du manager…  Et c’est un bon début, car ce moment précis témoigne de l’envie d’avancer plutôt que de continuer à se raconter des histoires en s’identifiant à un personnage invincible fictif…
À ce stade, je dirais que les contours de la carapace du leader se « ramollissent » comme une mue, et laisse entrevoir la promesse d’un homme/femme debout qu’ils/elles sont…  Car qui peut se gloser d’avoir TOUT le TEMPS CONFIANCE en SOI ?!!!
 
Mon expérience professionnelle, et même personnelle, m’ont appris que ce qui est souvent vécu comme un manque de confiance en soi est en réalité plus complexe. C’est un mélange de confusion entre confiance en soi, estime de soi, syndrome de l’imposteur, assertivité, mais aussi doutes, représentations erronées de son poste, projections, comparaisons, jugements, expériences passées non résolues, peurs et croyances limitantes. En bref, c’est tout un système mental qui prend les commandes et vous automatisent… et cela se travaille très aisément avec le Neurocoaching  !!!


Alors, qu’est-ce que la confiance en soi ? Est-elle vraiment la panacée que l’on imagine ? Faut-il vraiment être constamment sûr de soi pour

 avancer ? Y aurait-il des avantages à manquer de confiance ? le doute pourrait-il devenir
une stratégie mentale ?  Quels types de profil sont plus enclin au manque de confiance en soi ?

Cet article propose de clarifier des confusions et déconstruire le mythe d'une confiance en soi inébranlable et à explorer la manière dont cette "absence" de confiance peut être un levier d'amélioration, et même un atout caractéristique des personnes qui osent sortir de leur zone de confort.
 

La confiance en soi inébranlable : mythe ou réalité ?

 
Article du 16 Septembre 2024
 
La confiance en soi ...?

Dans notre société, la confiance en soi est souvent perçue comme un attribut de fiabilité et de force, générant le respect, une sorte de super-pouvoir réservé aux chanceux qui réussissent. Nous admirons les leaders charismatiques, les orateurs fluides, et les personnes qui semblent n’avoir aucun doute. Et pourtant… qui n’a jamais manqué de confiance en soi, ressenti le trac, douté, hésité, ou ne s’est pas senti à sa place ? Qui… ? Même les plus grands leaders, les figures les plus admirées, admettent traverser des moments de doute.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la confiance en soi – à distinguer de l’estime de soi – n’est pas un trait inné, mais se construit et se renforce par l’accumulation d’expériences et une adaptation neuronale face à l’inconnu. Chaque défi relevé, chaque succès – aussi petit soit-il – vient renforcer cette confiance… et, j’ose dire, votre sécurité ontologique.
L’échec et le doute jouent également un rôle crucial dans ce processus, car ils permettent d’analyser, d’ajuster, de questionner et de décider. Cela vous engage dans un processus mental dynamique qui devient même une force motrice pour continuer à évoluer et à se perfectionner.

À retenir :
  • Ceux qui semblent les plus confiants ne sont pas dénués de doutes ; ils ont simplement appris à agir malgré eux.
  • Les plus confiants ne sont pas ceux qui ne ratent jamais, mais ceux qui savent transformer leurs erreurs en opportunités d’apprentissage et réajuster leurs stratégies.
     

Confiance en soi vs estime de soi : ne pas confondre
Il est crucial de distinguer la confiance en soi de l'estime de soi.
La confiance en soi fait référence à la perception que nous avons de notre capacité à accomplir une tâche spécifique.
L’estime de soi, quant à elle, concerne la valeur que nous nous accordons en tant qu'individu. Ce sont deux concepts souvent confondus, mais qui diffèrent profondément.

Par exemple, un chef d’entreprise peut avoir une estime de soi solide, être certain de sa valeur personnelle, mais manquer de confiance face à de nouveaux enjeux.
À l’inverse, une personne peut exceller dans une tâche précise tout en ayant une faible estime de soi.
 
Le doute : un allié inattendu
Une autre idée reçue à déconstruire est celle qui associe le doute à un manque de confiance en soi. En réalité, le doute est simplement cette petite voix qui nous incite à nous poser des questions, à réévaluer nos choix et à ajuster nos manières de faire. Plutôt que de bloquer l’action, le doute peut devenir une force motrice, nous aidant à anticiper des problèmes et à prendre des décisions plus éclairées.
En ce sens, le manque de confiance en soi et le doute sont des indicateurs que nous sommes confrontés à une situation qui nous pousse à mieux adapter nos stratégies pour y faire face. Le doute agit comme un garde-fou, nous aidant à rester vigilants et à éviter l'excès de confiance, qui peut biaiser notre analyse, entraîner des décisions irréfléchies, voire conduire à de l’arrogance. En cela, le doute est un formidable moteur d'amélioration et fait partie d’un processus indispensable à notre croissance personnelle et professionnelle.

À retenir : Face à l'inconnu, notre cerveau active des mécanismes de survie, ce qui peut parfois bloquer le passage à l'action. Cependant, en apprenant à reconnaître ces stratégies cognitives, on peut transformer l’excès de doute en une force qui nous permet de mieux appréhender les situations complexes.
 


 

Le paradoxe de la confiance en soi…

Le manque de confiance en soi est souvent perçu comme une faiblesse. Pourtant, il peut être vu comme un indicateur d’ambition et de courage. Qui parmi nous n’a jamais douté lorsqu’il s’agit de relever un nouveau défi ou d’explorer l’inconnu ? Ce manque de confiance n’est-il pas précisément le signe que nous sortons de notre zone de confort, que nous nous confrontons à quelque chose de nouveau et potentiellement transformateur ?
Les personnes qui osent aller vers l’inconnu sont souvent celles qui ressentent le plus de doutes. Celles qui restent dans des situations familières et maîtrisées peuvent sembler « confiantes », mais c’est en réalité parce qu’elles n’affrontent pas de nouveaux défis, elles restent dans leur zone de confort.
 
Ce que j’observe en séance, c’est que le sentiment de manque de confiance en soi apparaît souvent chez ceux qui relèvent des défis ambitieux, où les enjeux sont élevés. En effet, j’ai constaté que le manque de confiance en soi est souvent exacerbé lorsque mes clients font face à des moments charnières : une prise de poste stratégique, la gestion d’une crise, un environnement chaotique ou le lancement d’un projet ambitieux. Il ne s’agit pas de quelque chose qui vous manque, mais d’une réaction naturelle à l'incertitude et à des enjeux élevés.
Cela signifie que le manque de confiance en soi, c’est l’écart entre là où vous en êtes et le devenir à atteindre. Plus l'enjeu est grand, plus la pression est forte, plus les doutes sont nombreux, et plus la confiance peut vaciller. Cela ne signifie pas que vous êtes moins compétent, voire incapable, bien au contraire.

... Ceux qui se trouvent dans ces situations sont souvent des professionnels expérimentés, dotés d'une grande ambition.

 


La confiance en soi : une stratégie cognitive…
Certaines personnes disent manquer de confiance sans réaliser qu'elles sont en réalité dans une phase d'apprentissage, où chaque défi surmonté contribue à la développer et à la renforcer. Ce n’est donc pas tant le manque de confiance qui pose un problème, mais la représentation limitante, voire erronée, que nous en avons.
Et si l’échec était une réussite en devenir… Diriez-vous aussi facilement que vous manquez de confiance en vous, ou diriez-vous que vous êtes en chemin ?
 
À retenir : Les personnes confiantes ne sont pas celles qui ne se trompent jamais, mais celles qui savent rebondir après un échec.
 
 


Quelques pistes pour apprivoiser cette confiance en soi,
Il est essentiel de :
1. Contextualiser les situations de doute : Observer simplement, sans jugement, les moments où vous êtes enclin à manquer de confiance.
2. Repérer votre discours intérieur : Écouter avec distance le bavard commentateur de votre vie !
3. Débusquer vos peurs : Reconnaître la peur qui est présente.
4. Reconnaître vos réussites : Considérer et célébrer vos succès, tout en vous défocalisant de vos erreurs. Ajustez le curseur.
5. Accepter l’imperfection : Composer avec qui vous êtes, sans vous comparer, vous juger ou vouloir être quelqu’un d’autre. Vous pourrez ainsi développer une confiance en soi solide et réaliste.
6. Prendre des risques calculés : Oser faire face à de nouveaux défis et sortir de votre zone de confort, tout en acceptant la possibilité de l’échec.
 
 

Alors,… le manque de confiance en soi n'est pas un état permanent, ni une faiblesse à dissimuler, mais simplement l’indicateur d’un travail à faire pour progresser, une invitation à regarder en soi pour s’ajuster, progresser. Derrière chaque personne confiante, il y a un travail invisible, souvent méconnu, qui renforce l’idée que la confiance en soi n’est pas un mythe inné, mais bien une compétence à cultiver.
Lorsque nous ressentons ce manque, c'est souvent parce que nous sommes face à une situation nouvelle, inconnue, voire complexe, ce qui oblige votre cerveau à quitter l’automatisme…
Ainsi, la véritable confiance en soi réside dans l’équilibre entre connaissance de soi, humilité et action. Cette confiance se manifeste différemment selon les individus et les situations, et il n’existe pas de modèle universel à suivre : c’est une expérience personnelle qui peut être soutenue par le coaching. Le véritable enjeu n'est pas d'éliminer toute trace de manque de confiance en soi, mais d'apprendre à le gérer et à avancer.
À retenir : Ce qui compte, ce n’est pas d’être constamment sûr de soi, mais de savoir naviguer avec ses doutes et ses peurs, et d’avancer malgré eux.